Considéré comme l’un des joueurs de rugby-fauteuil les plus rapides du monde, le Dijonnais Sébastien Verdin est en pleine préparation des jeux paralympiques de Paris. Un rêve d’enfant. Portrait.
Champion d’Europe, champion des Etats-Unis, champion d’Angleterre et vice-champion de France: Sébastien Verdin a presque tout gagné en 2023. Le Dijonnais d’adoption est l’un des meilleurs rugbymans du monde, catégorie rugby-fauteuil. Une destinée loin d’être écrite. Atteint d’un spina-bifida, une malformation de la colonne vertébrale qui le paralyse à mi-cuisse et d’une malformation des doigts depuis sa naissance, il a refusé de croire que son handicap l’empêcherait de voir loin et haut : « J’ai commencé le sport très tôt, avec mes copains. Ça me permettait de m’exprimer et de m’évader » se rappelle-t-il. A l’âge de 9 ans, il entre à l’EREA Toulouse-Lautrec de Vaucresson, qui propose la pratique de sports adaptés. Le début d’une longue carrière en fauteuil.
Médaillé de bronze aux championnats d’Europe d’athlétisme sur 100m à seulement 16 ans, membre de l’équipe de France espoir de basket pendant 5 ans, il fait aujourd’hui le bonheur de l’équipe de France de rugby fauteuil, dont il est l’un des leaders. A 33 ans, il s’apprête à disputer sa deuxième Olympiade, 3 ans après une sixième place ramenée de Tokyo (Japon).
J’ai fait le choix de stopper le basket pour être focus à 100 % rugby et sur Paris 2024. Les jeux, c’est un rêve d’enfant. On nous annonce 8 000 spectateurs pour nous soutenir, ça va être dingue !
Licencié au club des « Black Chairs » de Nuits-Saint-Georges (21), Sébastien ne vit pas du rugby. Quand il ne joue pas ou qu’il ne s’entraine pas, il est éducateur sportif et mental à Dijon : « J’ai fait le choix d’être mon propre patron, pour pouvoir gérer librement mes absences » ; des absences de plus en plus nombreuses : depuis deux saisons, Sébastien fait également partie des effectifs du club anglais de Leicester, et du club américain d’Austin (Texas).
Un agenda de ministre
« Je dois jongler avec les plannings : le championnat anglais, c’est trois week-ends dans l’année ; je prends l’avion le vendredi, je reviens le dimanche soir. La plus grosse partie, c’est le championnat américain avec un tournoi de quatre jours au mois de mai, et des périodes de préparation de trois fois trois semaines dans l’année. »
S’ajoutent les matchs du championnat de France, et les compétitions internationales avec l’équipe de France : « mon bilan carbone n’est pas très bon, mais c’est ce qui me permet de vivre de ma passion ».
Une passion qu’il vit à 200 % : « J’ai vécu des expériences extraordinaires. Les USA, c’est un pays incroyable au niveau sportif. Je suis considéré comme professionnel là-bas. Ce n’est pas le cas en France : ma saison coûte entre 17 et 20 000 €. J’arrive à la financer grâce à mes sponsors. Mais ça ne paye pas mon loyer. »
Focalisé sur les jeux de Paris, Sébastien Verdin veut écrire la plus belle des pages de l’histoire du rugby fauteuil français. Sa devise ? « La seule limite est celle que tu te fixes. » Il s’en est donc fixée une cet été : une médaille d’or aux jeux. Une limite de champion.