Julien Casoli est un grand habitué des JO. Après Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020, il avait fait de Paris 2024 son grand objectif. Mais…
Julien Casoli, originaire de Navenne (Haute-Saône), a perdu l’usage de ses jambes à 14 ans, à cause d’une artère qui s’est bouchée dans sa colonne vertébrale. Devenu paraplégique, il intègre un centre de rééducation à Berk-sur-Mer (Nord). « Je suis resté quatre ans là-bas. Il y a eu des moments difficiles mais j’ai passé le cap. J’ai essayé le basket-fauteuil et l’haltérophilie puis l’athlétisme et j’ai eu la chance d’être assez vite repéré par le DTN handisport. »
La carrière est lancée. Elle sera très longue et agrémentée de grands exploits. 20 ans après son apparition en équipe de France, Julien compte à son actif trois marathons de Paris (2012, 2015, 2021), un titre de champion du monde sur 10 km et quatre participations aux Jeux Paralympiques, agrémentées de deux médailles de bronze. Un palmarès XXL qui ne demande qu’à s’étoffer…
Son dernier exploit ? Le record de France du 5 000 mètres dans la catégorie T54, qu’il détenait déjà, en 9’14″27. Un temps inférieur aux minima pour Paris mais qui ne le qualifie pas automatiquement. Sur 800 m et 1500 m, les minima sont réalisés aussi, mais les places sont chères.
Il a fallu attendre la composition de la sélection française, avec malheureusement une blessure survenue au plus mauvais moment, qui a perturbé sa préparation. « J’étais en Suisse et j’ai chuté le 6 juin. Bilan : entorse du poignet. J’arrive à bien m’entrainer quand même à la maison sur home bike, ce qui permet de garder le poignet dans l’axe » expliquait-il récemment, comme pour se rassurer.
Là, le verdict cruel est tombé : l’athlète du GAHS manquera les JP, sauf repêchage de dernière minute. « Je n’y attendais un peu, je ne suis pas totalement guéri. »
Les machines utilisées par les athlètes, qui atteignent 38 km/h, mesurent 1m85, ce qui les oblige à ne pas prendre de retard avant le dernier virage de la course – Photo Christophe Bidal
Agent au Département de Haute-Saône depuis 2015 après avoir été technico-commercial dans le privé, Julien bénéficie d’une Convention d’Insertion Professionnelle (CIP) lui permettant de ne pas stopper sa préparation, notamment au stade René Hologne de Vesoul. Son coach vit loin, en Bretagne, mais la communication est permanente et ils se retrouvent sur les lieux de stage. Au niveau logistique, c’est un peu le royaume de la débrouille lorsqu’il faut gérer les soins ou organiser un déplacement pour les Mondiaux à Dubaï… « La concurrence s’est intensifiée, avec des athlètes professionnels qui bénéficient de gros budgets de préparation, avec des ingénieurs derrière eux et du matériel sur mesure. »
A 41 ans, le Vésulien dit « se faire encore plaisir à l’entrainement et en compétition, même si cela devient plus compliqué. » L’âge et l’expérience accumulée l’ont conduit à évoluer. « S’entrainer pour s’entrainer, cela ne sert à rien. Avant je faisais du volume mais je sais que la récupération est maintenant plus lente donc je privilégie la qualité des séances. »
Julien utilise des gants durs qui permettent de « boxer » la roue pour gagner de la vitesse – Photo Christophe Bidal
Julien Casoli, athlète paralympique, 400 m, 800 m, 1 500 m et 5 000 m (70)
- 41 ans
- Né le 5 juillet 1982 à Vesoul
- Médaille de bronze par équipe sur 4 X 400 m aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008
- Champion du monde sur 10 km en 2010 à Dubaï
- Médaille de bronze sur 5 000 m aux Jeux paralympiques de Londres en 2012
- Licencié au Groupe Athlétique Haut-Saônois (GAHS) de Vesoul.