C’était un des objectifs de Paris 2024 : que les Jeux aient des répercutions économiques dans tous les territoires français. Exemples dans le Jura, qui a réussi à tirer son épingle des Jeux.
Le Jura ne compte aucun athlète qualifié aux Jeux Olympiques. Mais il n’en est pas moins présent. Notamment sur le volet économique. Plusieurs entreprises ont œuvré ou œuvrent encore en coulisses. La société Emco, basée à Dampierre, a par exemple été choisie par le comité Olympique pour équiper plusieurs sites en tapis d’entrée : le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis, le Parc des Princes, le Grand Palais Éphémère de Paris sur le Champ de Mars, mais aussi tous les tous les bâtiments du Village Olympique.
Emco a fourni une centaine de tapis pour les différents sites Olympiques. Ce qui a fait la différence pour Paris 2024 ? Le made in France, bien sûr, mais aussi une technologie de conception sur profilé aluminium qui permet au tapis d’être affleurant au carrelage sur lequel il est posé. En termes d’accessibilité aux personnes handicapées, et notamment aux athlètes paralympiques, on ne fait pas mieux.
« C’est une fierté pour notre petite entreprise de 60 salariés. Nos tapis ont été montés à la main, dans le Jura. C’est gratifiant de savoir que les athlètes du monde entier foulent nos produits ».
Vilac fabrique les jouets des Jeux
Capitale du jouet français, le Jura a également et logiquement été choisi par le Comité olympique pour créer la gamme de produits dérivés pour les enfants. Et c’est la société Vilac, basée à Moirans-en-Montagne, qui a remporté le marché. L’entreprise jurassienne, spécialisée dans le jouet en bois, a choisi d’adapter quelques best-sellers de sa gamme, mais a aussi créé des objets spécifiques. On y trouve par exemple un petit pistolet à élastique de tir, des quilles de bowling, des yoyos, ou encore des magnets en bois de la mascotte de Paris 2024.
Vilac a créé une gamme de 22 jouets estampillés Paris 2024. Photos : DR
La star de la collection, c’est l’iconique petite voiture Vilac, relookée pour l’occasion. Fabriquée à partir de bois des forêts jurassienne, elle a été assemblée par les habitants du village, mis à contribution puis laquée dans les ateliers de Moirans-en-Montagne : « On a travaillé comme on le faisait dans l’ancien temps. Il y a un savoir-faire, une industrie locale, qui font vivre tout un village, toute une région. Nous sommes fiers d’avoir été choisi par Paris 2024 » se félicite Eloi de Charentenay, directeur design-marketing Vilac.
Julbo, les yeux de Paris
Les lunettes : voilà un autre savoir-faire jurassien. Pour preuve, le porte-drapeau des Etats-Unis, l’immense star LeBron James, porte des lunettes de soleil fabriquées par l’entreprise Optic 2R, basée à Censeau. Mais c’est un autre lunetier jurassien qui a décidé d’en mettre plein la vue au comité d’organisation des Jeux olympiques. Julbo a en effet été choisi pour créer la gamme de lunettes sous licence de Paris 2024. L’entreprise de Longchaumois a réussi à détrôner le géant américain Oakley, qui détenait les droits depuis quatre Olympiades.
C’est une fierté pour l’entreprise, les équipes, c’est un coup de projecteur sur nos savoir-faire.
La société est spécialisée dans la création de lunettes pour sportifs. La gamme Paris 2024 est composée d’une trentaine de produits. Toutes sont estampillées d’une fine gravure avec le
registre graphique de Paris 2024. Le modèle le plus original est sans nul doute la « EDGE PARIS 2024 REACTIV » : sa monture légère et profilée est surmontée d’un verre gravé sur la quasi-totalité de l’œil droit ! Lorsque le verre est peu exposé aux UV, l’effet reste discret. Mais dès que le soleil brille, le marquage « PARIS 2024 » en gris contraste avec le verre doré : un must !
L’Atelier textile jurassien dans l’intimité des athlètes
Félix Lebrun qui s’éponge le front avant sa balle de match contre Dimitrij Ovtcharov ; Rafaël Nadal qui la replie minutieusement sur l’accoudoir droit de sa chaise avant d’aller servir… Les serviettes éponge des athlètes des jeux Olympiques jouent un rôle crucial durant les épreuves. Et bien figurez-vous qu’elles ont été réalisées à Lons-le-Saunier ! L’Atelier textile jurassien, membre du groupe Demain, en a produit plus de 20 000.
L’entreprise d’insertion a relevé ce défi en quatre semaines seulement. Spécialisée dans les vêtements de travail, elle n’avait encore jamais fabriqué de telles pièces. Utilisées quotidiennement par les sportifs, elles seront offertes à des associations caritatives comme les Restos du cœur et Souffle du Nord en fin de compétitions. « Les salariés sont fiers de leur contribution aux Jeux olympiques. L’initiative met en lumière le réseau de Résilience et la relocalisation de l’industrie textile en France » peut-on lire sur les réseaux sociaux de l’entreprise qui a mobilisé 6 de ses employés pour remplir sa mission.