7 médailles (5 en argent, 2 en bronze), un record d’Europe, une demande en mariage, des entraineurs dorés, un buzz à 10 millions de vues … Nos athlètes Bourguignons-Franc-Comtois nous ont fait vibrer durant 15 jours. Si vous étiez sur une île déserte sans connexion Wifi ni 5G, on vous a fait un récap des temps forts que nous ont offerts nos champions.
1. L’argent du bonheur
L’équipe de France de handball de Chloé Valentini, Laura Glauser et Léna Grandveau est vice-championne olympique. Photo : AFP
Elles nous auront fait vibrer – presque – jusqu’au bout ! Nos handballeuses tricolores, trois ans après avoir décroché l’or à Tokyo, ont remporté une magnifique médaille d’argent à Paris. Les Bleues d’Olivier Krumbholz n’auront chuté qu’en finale, face à une impressionnante équipe de Norvège (29-21).
Dans les rangs tricolores, trois championnes de Bourgogne-Franche-Comté : la gardienne Laura Glauser, née à Besançon (25), qui a grandi dans le petit village de Haute-Saône de Soing-Cubry-Charentenay. La mortuacienne (25) Chloé Valentini, qui décroche sa deuxième médaille Olympique ; et enfin la jeune Léna Grandveau, originaire de Beaune (21), qui a joué la compétition avec une luxation d’un doigt.
Léna Grandveau, Laura Glauser et Chloé Valentini. Photos : AFP.
Et comme nous sommes chauvins, nous ajoutons à ce trio le nom de Lucie Granier, formée durant 6 années à Besançon. Sans oublier Pierre Terzi (voir ci-dessous), le préparateur physique dijonnais (21) des Bleues.
2. Ils ramènent une médaille
Seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin… Une maxime qui colle bien à la peau de nos Bourguignons-Franc-Comtois, qui se sont particulièrement illustrés en équipe.
Jean-Charles Valladont double la mise
Le Bisontin (25) Jean-Charles Valladont fut le premier à décrocher une médaille, en argent, avec l’équipe de France masculine de tir à l’arc. Vice-champion Olympique avec ses compères Baptiste Addis et Thomas Chirault, Jean-Charles intègre le cercle très fermé des doubles médaillés olympiques : il avait déjà glané l’argent il y a 8 ans à Rio, en individuel.
Jean-Charles Valladont, au centre, médaillé d’argent par équipe en tir à l’arc. Photo : AFP.
Boladé Apithy, une fin en apothéose
C’étaient ses troisièmes Jeux ; sa dernière chance. Eliminé dès les huitièmes de finale en individuel, Boladé Apithy s’est rattrapé en équipe, en décrochant le bronze au sabre aux côtés de Maxime Pianfetti, Sébastien et Jean Philippe Patrice. A 38 ans, le Dijonnais (21) va raccrocher son sabre au vestiaire. Soulagé, heureux : « Tu ne peux pas finir mieux que ça, c’est un rêve du début à la fin. Je cours après depuis quasiment 20 ans et ça tombe sur ma dernière compétition, je suis soulagé, heureux, content, un peu de tout » a-t-il confié à nos journalistes, le soir de la finale.
Cerise sur le gâteau : sa compagne Manon Apithy-Brunet a décroché l’or sur l’épreuve individuelle féminine.
Boladé Apithy, qui célèbre sa médaille de bronze aux côtés de nos journalistes Xavier Ducordeaux et Christophe Bidal. Photo : Xavier Ducordeaux.
Franck Séguéla, la surprise
Qualifiée in extrémis pour les JO, l’équipe de France de basket 3X3 a décroché la médaille d’argent. Aussi inattendue que sublime. Né à Dijon en 1997, Franck Séguéla fut l’un des maillons forts des Bleus. Fils de Laurent Séguéla, deuxième ligne du stade Dijonnais dans les années 90, Franck n’a pas eu le temps d’être éduqué aux gougères et au Morbier : il quitte la région quelques jours après avoir ouvert les yeux sur la vie, son père étant transféré à l’Aviron Bayonnais. Le jeune homme a grandi dans le sud-ouest. Il est aujourd’hui dans le top 20 des meilleurs joueurs du monde et… vice-champion olympique !
Avez-vous noté le numéro de dossard du Dijonnais Franck Séguéla ? Le 21. Un hasard, vous croyez ? Photo : AFP
Olivier Perreau, de réserviste à médaillé Olympique
Il n’aurait pas dû faire partie de l’équipe de France. Deux jours avant l’épreuve qualificative, Viking d’la Rousserie, le cheval du titulaire Kevin Staut, doit déclarer forfait pour un hématome au niveau du pied. Réserviste, Olivier Perreau est appelé en renfort. Deux jours plus tard, l’homme originaire de Saulieu (21) monte sur la troisième marche du podium. Le Côte-d’Orien signe même le seul sans-faute de l’équipe de France : « Il m’a fallu un peu de temps pour réaliser que j’avais fait un sans-faute, expliquait après-course le cavalier, qui s’entraine aujourd’hui dans la Loire. C’est beaucoup d’émotion, beaucoup de choses (il pleure, NDLR), c’est chouette ! Ce sont des années de travail »
Olivier Perreau savoure sa médaille de bronze au club France 2024. Photo Laurene Valroff / KMSP
3. Notre coup de coeur des Jeux : la demande en mariage d’Alice Finot
Elle était attenue, elle n’a pas déçu : la Haut-Saônoise Alice Finot, née à Montbéliard (25), a crevé l’écran le 6 août. Engagée en finale du 3 000 mètres steeple, mais mal partie à un tour de l’arrivée, Alice a enclenché la 6e pour réaliser une remontada historique. Après avoir lâché l’Anglaise Elizabeth Bird, puis déposé la Kenyane Beatrice Chepkoech et l’Ethiopienne Sembo Almayew, elle entrevoyait le podium. Malheureusement, le trio de tête, composé de la championne olympique, de la championne du monde et de la recordwoman du monde était trop loin. Finalement, la jeune femme de 33 ans finit 4e, record d’Europe à la clé.
Alice Finot a le sourire : elle vient de battre le record d’Europe du 3 000 mètres steeple. Photo : AGENCE KMSP
Dans la foulée, Alice s’est dirigée vers les tribunes et s’est agenouillée devant le premier rang, où était installé son petit ami. Elle lui a offert un pin’s -qu’elle avait accroché à sa tenue- sur lequel est écrit « l’amour est à Paris ». Une demande en mariage en direct, devant des millions de téléspectateurs.
« Je m’étais dit que si je courais sous les 9 minutes… En fait, 9 est mon chiffre porte-bonheur, ça fait 9 ans qu’on est ensemble, et comme je n’aime pas faire les choses comme tout le monde, qu’il n’avait pas encore proposé, je me suis dit que c’était peut-être à moi de le faire aujourd’hui, comme c’était un grand jour. »
A memory that will last a lifetime for Alice Finot and her husband to be 🫶❤️🥹#paris2024 #olympics pic.twitter.com/BqFRfzWFdq
— Eurosport (@eurosport) August 7, 2024
Pour info, son compagnon a dit OUI !
4. Un quadruplé au tableau des « presque médailles »
Vous connaissez le tableau des « presque médaille » de la fédération française de la lose ? C’est le tableau qui répertorie les quatrièmes places. La France en a cumulé quelques-unes, et la région Bourgogne-Franche-Comté a apporté sa pierre à l’édifice. Alice Finot s’est classée 4e du 3 000 mètres steeple (voir ci-dessus), tout comme Juliette Labous, 4e du contre la montre femmes de cyclisme sur route. La mortuacienne (25) a fini au pied du podium, échouant pour 9 minuscules secondes pour la médaille de bronze.
Moins de réussite pour Juliette quelques jours plus tard lors de la course en ligne. Pas en jambe, elle termine à une anodine 46e place.
Orlann Olière, Juliette Labous et Paul Allègre terminent au pied du podium. Photos : AFP, DR
Favoris annoncés du tournoi olympique d’épée par équipes, les Bleus de Paul Allègre ont déçu. Eliminés par la Hongrie en demi-finale, ils n’ont pas su élever leur niveau de jeu face à la République Tchèque pour décrocher le bronze. Le Nivernais (58) avait pourtant montré la voie à ses coéquipiers, avec deux passages convaincants en début de match. En tête avant le dernier relais, les Bleus se sont écroulés pour finir à deux touches (43-41).
Elle était inconsolable sur la ligne d’arrivée : l’icaunaise (89) Orlann Olière, deux ans après avoir donné naissance à des jumeaux, a échoué à 19 centièmes de la médaille de bronze sur le relais 4 X 100 mètres : « On est forcément déçues. On voulait et on espérait mieux. Mais je reste très fière de moi, d’avoir pu faire ces Jeux à 33 ans, personne n’y croyait », lâchait Orlann Oliere en zone mixte juste après sa finale.
5. Le buzz des jeux : Pauline Basquin, qui piaffe sur Stromae
Leur prestation sur la musique de Stromae n’a pas été récompensée par les juges (16e place). Mais à l’applaudimètre et au nombre de vues sur les réseaux sociaux, la cavalière nivernaise (58) Pauline Basquin et son cheval Sertorius ont bel et bien remporté la médaille d’or. L’osmose parfaite du couple, sur la musique « Alors on danse », a fait l’unanimité : plus de 10 millions de vues sur les réseaux sociaux.
#Paris2024 Vous ne verrez rien de plus stylé que ça aujourd'hui ! 💃🎶🐎 pic.twitter.com/ISMmM9Bu4E
— francetvsport (@francetvsport) August 4, 2024
La cavalière s’est sentie transportée par le moment, tout comme son cheval d’ailleurs : « Le Stromae à la fin, bien rythmé avec le public qui s’est mis à applaudir, ça m’a vraiment émue. J’ai senti mon cheval transcendé par les applaudissements, comme s’il se disait : « mais c’est pour moi », et d’ailleurs, il a remis un petit peu d’énergie à la fin. Il l’a vraiment senti » a expliqué Pauline Basquin sur le plateau de France Télévisions.
6. Ils ont fait les Jeux !
Pas de miracle, pas de buzz, pas de demande en mariage, mais une participation aux Jeux remarquée pour nos autres champions !
Le champion d’Europe du 3 000 mètres steeple Alexis Miellet n’a pas réussi à se hisser en finale, où on ne comptait qu’un seul européen ; la marche mondiale est encore un peu trop haute pour le Dijonnais (21). Même chose pour la Digoinaise (71) Coline Devillard : la double championne d’Europe à la poutre n’a pu faire mieux qu’une 11e place sur l’individuel. Par équipe, elle a vécu une journée cauchemardesque (chutes, blessures…), conclue également par une 11e place. Dur, alors que la France visait le podium…
Alexis Miellet et Coline Devillard. Photos : DR
Du côté des poloïstes français, on espérait également un improbable podium, après des championnats du monde réussis en début d’année (4e). Mais les coéquipiers du Dijonnais (21) Rémi Saudadier n’ont pas réussi à s’extirper d’une poule difficile. Ils n’ont pas vu les quarts de finale.
Course difficile également pour la jeune Camille Moutard : la marcheuse d’Arnay-le-Duc (21), malgré l’engouement de son village et de son club venus en nombre la soutenir, n’a pu faire mieux qu’une 25e place sur le 20 kilomètres marche. Quant à la Creusotine (71) Améline Douarre, elle n’aura passé que 5 minutes sur l’akhara, éliminée dès son entrée en lice en lutte libre.
Camille Moutard, Rémi Saudadier et Améline Douare. Photos : Xavier Ducordeaux, DR
Pour Eva Lacheray et Roman Fuchs, le coup n’est passé loin. L’escrimeuse de Montbéliard (25) et de l’équipe de France de fleuret ont chuté en quart de finale contre le Canada, avant de se remobiliser pour l’emporter face à la Chine puis la Pologne. Au final, une belle 5e place pour nos Bleues. Le Dijonnais (21), lui, participait au 4 X 200 mètres nage libre. Aux côtés d’Amazigh Yebba, d’Hadrien Salvan et de Yann Le Goff, Roman Fuchs et les Bleus se sont qualifiés pour la finale, dans laquelle ils se sont hissés au 5e rang.
Roman Fuchs et Eva Lacheray. Photos : AFP
La première est d’Auxerre (89) ; la seconde de Besançon (25) : elles sont l’exemple réussi du mariage entre la Bourgogne et la Franche-Comté ! Eugénie Dorange et Axelle Renard étaient associées sur l’épreuve de sprint (500 mètres) en canoé biplace. Les deux jeunes femmes se sont classées 10e : une place somme toute logique pour notre duo, qui s’était qualifié in-extremis moins d’un mois avant le début des épreuves.
Axelle Renard et Eugénie Dorange. Photo : AFP
7. Des entraîneurs en or
Si nos athlètes ont brillé, que dire de nos coachs ? Quatre entraineurs nationaux auront mené leurs athlètes sur le podium. Le Jurassien Yvan Clolus en a même placé deux : le sélectionneur de l’équipe de France de VTT a vu Pauline Ferrand-Prévot triompher sur l’épreuve féminine, avant d’assister à la magnifique médaille d’argent de Victor Koretzky le lendemain.
En escrime, le Nivernais Gauthier Grumier, ancien champion olympique, a mené Yannick Borel sur la deuxième marche du podium du sabre ; il n’a en revanche pas réussi à porter l’équipe de France sur le toit de l’Olympe, échouant au pied du podium sur l’épreuve par équipe.
Yvan Clolus, Pierre Terzi, Gauthier Grumier et Nathanaël Molin. Photos : DR, AFP.
Formé au Dijon TT, l’entraîneur côte-d’orien Nathanaël Molin a vécu un rêve. Le capitaine des pongistes français, notamment des deux prodiges Félix et Alexis Lebrun, a permis au tennis de table tricolore de remporter deux médailles de bronze. Historique.
Enfin, le Dijonnais Pierre Terzi a encore fait des miracles. Le préparateur physique de l’équipe de France de handball féminine réalise le doublé : champion olympique il y a trois ans aux Jeux de Tokyo, il remporte une nouvelle médaille, d’argent cette fois-ci, aux côtés de l’entraineur principal Olivier Krumbholz. Il est aussi triple champion du monde (2003, 2017 et 2023). Un palmarès de grand champion.
8. Si proches, si loin : ils ont vécu les jeux par procuration
Ils n’ont pas participé aux épreuves. Et pourtant, ils étaient prêts. Réservistes, ils n’étaient censés entrer dans la compétition qu’en cas de blessure d’un titulaire. Mais de blessures, il n’y en a pas eu. Dommage pour le gardien auxerrois (89) Théo de Percin, qui serait revenu de Paris avec une médaille d’argent autour du cou. Le troisième gardien des Bleus de Thierry Henri a accompagné l’équipe durant la compétition, a assisté à la finale, a même posé sur la photo de groupe aux côtés des médaillés.
Théo de Percin, tout à droite, pose pour la photo finale, sans médaille. Photos : AFP
Comme Théo, Solène Durand était fléchée comme 3e gardienne de l’équipe de France. Elle non plus n’a pas été rappelée. Elle y a cru, lorsqu’en phase de poule, la titulaire Pauline Peyraud-Magnin est sortie sur civière lors de la rencontre face au Canada. Mais la Lyonnaise s’est vite remise sur pied, souffrant d’une simple entaille sous l’œil droit.
Solène Durand et Tessa Martinez. Photos : DR
Finalement, c’est peut-être bien Tessa Martinez qui a le mieux profité des Jeux. Remplaçante en équipe de France de BMX, la Bisontine (25) a vécu la compétition depuis le village olympique. Elle a assisté à l’incroyable triplé tricolore des garçons, avant de se mouvoir en première supportrice d’Axelle Etienne, qui lui avait ravie la place de titulaire. La Française a terminé 7e.
Et maintenant, les « paras » !
La page des Jeux Olympiques se referme. Place désormais à celle des Jeux Paralympiques ! Dans un peu plus de 15 jours, nos para-athlètes feront leur entrée dans la compétition. Ils seront 18 Bourguignons-Franc-Comtois à enfiler la tenue « Bleu Blanc Rouge ». Volley assis, goalball, rugby fauteuil, para-tennis et para-tennis de table … On espère une nouvelle pluie de médailles pour nos champions : à suivre, bien sûr, sur notre site et sur nos réseaux sociaux.