L’équipe de France paralympique de tir à la carabine compte deux Bourguignons-Franc-Comtois dans ses rangs : le bisontin Pierre Guillaume-Sage et le Dijonnais Cédric Fèvre-Chevalier. Portrait croisé, en compagnie d’Éric Viller, l’entraineur des Bleus.
« C’est le petit nouveau » sourit Eric Viller en présentant Pierre Guillaume-Sage. L’entraineur en chef de la Fédération Française de Tir ne tarit pas d’éloge sur la dernière pépite de l’équipe de France. Difficile de lui donner tort : à 24 ans, le Bisontin est devenu coup sur coup champion d’Europe et champion du monde de carabine à 10 mètres en 2023. Cerise sur le gâteau, il a battu le record du monde de la discipline lors de la finale européenne : « C’est un vrai bosseur. Il est méticuleux, et il sait ce qu’il veut. Il ne se contentera pas d’une médaille. Seul l’or l’intéresse » avance Éric Viller.
Le bisontin Pierre Guillaume-sage est le favori pour le titre en catégorie SH2. Photo : FFTir
Atteint d’une arthrite juvénile dès l’âge de 2 ans, Pierre a découvert le tir à la carabine un peu par hasard, à 11 ans, lors d’une … fête de village à Moncey, non loin de chez lui, dans le Doubs. Battu par un Italien lors de la dernière manche de coupe du monde de la saison, il sait qu’il va devoir se mettre dans sa bulle pour décrocher le titre sur le pas de tir de Châteauroux : « C’est quelqu’un qui sait gérer ses émotions. Il a tout ce qu’il faut pour aller au bout. On vise trois médailles pour l’équipe de France de tir lors de ces jeux. Pierre fait clairement partie des médaillés identifiés » espère Eric Viller.
Cédric Fèvre-Chevalier doit retrouver le goût de la gagne
L’entraineur est moins prolixe lorsqu’il évoque le cas de Cédric Fèvre-Chevalier. On le sent même un peu agacé : « S’il ne se met pas en mode guerrier très vite, ça ne passera pas » prévient-il. Champion paralympique à Londres en 2012, Cédric peine à confirmer depuis : « Il a eu du mal à digérer son titre, se rappelle Éric ; C’est quelqu’un de timide, d’introverti. Les sollicitations médiatiques, ce n’est pas son truc. » Résultat : le natif de Fontaine-les-Dijon (21) s’était totalement raté à Rio, en 2016, terminant à une anecdotique 19ème place. Mais le quadragénaire, atteint d’une Spina Bifida, une malformation congénitale qui le paralysie des deux jambes, n’est pas du genre à abandonner. De retour sur le pas de tir en 2021 Tokyo, il a manqué la médaille d’un rien (4ème).
Médaillé d’or à Londres en 2012, Cédric Fèvre-Chevalier rêve de rééditer l’exploit à Paris dimanche. Photo : DR
Cédric aborde sa quatrième olympiade sans repère : « On travaille sur une nouvelle prise de carabine depuis plusieurs mois. S’il applique ce qu’il sait faire, une place de finaliste (top 8) est tout à fait dans ses cordes. Et en finale, comme à Londres, tout sera possible … » Il lui faudra alors gérer ses émotions : « Sa famille sera là. Le public français aussi. On a travaillé là-dessus en le perturbant pendant ses tirs à l’aide d’enceintes Bluetooth. C’était dur pour lui, le vrai calme. Maintenant, c’est à lui de jouer » conclut Éric Viller.
Pour suivre Pierre-Guillaume Sage :
Dimanche 1er septembre à 11h30 : Qualifications (R5 10m Carabine à air SH2). Finale à 15h00
Pour suivre Cédric Fèvre-Chevalier :
Dimanche 1er septembre à 09h30 : Qualifications (R3 10m Carabine SH1). Finale à 13h00
Jeudi 5 septembre à 09h30 : Qualifications (R6 50m Carabine SH1). Finale à 11h45