Orthoprothésiste à Dijon, Alice Bayard passe ses journées au village des athlètes. Sa mission : réparer les prothèses et les fauteuils des sportifs, mis à rude épreuve durant les Jeux Paralympiques.

Au sein du village olympique, les athlètes vont et viennent à leur guise. Un café sur une terrasse, un rendez-vous avec un journaliste, une séance de briefing en équipe … Il y a également un point de rendez-vous devenu quasiment incontournable pour certains : le repair center. C’est le centre de réparation des fauteuils et des prothèses, très sollicités depuis le début des Jeux. Le service est gratuit pour tous les athlètes. C’est la société allemande Ottobock qui offre ce service, dans le cadre d’une action de sponsoring des jeux Paralympiques.

La société Ottobock a mobilisé 160 de ses salariés pour assurer le service de maintenance aux Jeux Paralympiques. Photo : Ottobock
La société Ottobock a mobilisé 160 de ses salariés pour assurer le service de maintenance aux Jeux Paralympiques. Photo : Ottobock

Ouvert de 7h à 23h, les techniciens et orthoprothésiste qui tiennent le site avaient déjà comptabilisé lundi dernier près de 2 000 réparations depuis le début des Jeux. Ils sont 160 à se relayer chaque jour : ils viennent du Japon, des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Afrique du Sud et de France bien sûr. Parmi les Français, deux Dijonnais : Ludovc Mectoux, affecté aux réparations de prothèses, et Alice Bayard, plutôt fléchée sur les fauteuils. Tous deux font partie de la petite équipe Ottobock de Saint-Apollinaire (21). La jeune femme de 25 ans, orthoprothésiste, vit là ses premiers Jeux Paralympiques : « C’est une magnifique expérience, par rapport à notre métier, les paralympiques, c’est le must » avance Alice, qui s’affaire à changer le pneu d’un fauteuil irakien.

Alice peut réparer n’importe quel fauteuil, qu’il soit de la marque Ottobok ou pas. Photo : DR
Alice peut réparer n’importe quel fauteuil, qu’il soit de la marque Ottobok ou pas. Photo : DR

Le métier d’orthoprothésiste les amène peu souvent dans les ateliers. Alice n’a pas pourtant pas hésité à répondre à l’appel de son entreprise :

 

« Je n’ai pas eu peur, car je savais que je serais entouré de gens d’expérience. Réparer, ce n’est pas mon métier. Mais j’aime l’atelier. En quatre jours, j’ai appris à changer des roues, des chambres à air, je touche un peu à la prothèse alors que je n’en fais jamais. C’est hyper formateur. »

Alice Bayard

Mais ce qui motive chaque jour la Dijonnaise à se lever tôt et à se coucher tard, sans compter ses heures, c’est le contact qu’elle noue avec les athlètes : « Ils viennent nous voir, nous exposent leurs problèmes. On réfléchit ensemble aux solutions à apporter pour qu’elles performent. C’est gratifiant de savoir que l’on participe à la réussite d’un athlète ».

Le hall d’accueil du repair center ; un vrai lieu de vie pour les athlètes. Photo : DR
Le hall d’accueil du repair center ; un vrai lieu de vie pour les athlètes. Photo : DR

Alice restera jusqu’à la cérémonie de clôture, le 9 septembre. Elle reprendra ensuite la route de Saint-Apollinaire pour retrouver son agence Ottobock et ses quatre collègues. Un retour au quotidien qui pourrait s’avérer difficile : « Ça va faire bizarre de retrouver ses habitudes après cette fantastique expérience. Alors on profite à fond, autant sur le plan professionnel que personnel car on rencontre des gens d’horizon très différents. On s’apporte beaucoup de choses » conclut Alice.