18 juillet 2024 –
Le club d’haltérophilie de Besançon accueille depuis quelques jours plusieurs délégations africaines. Toutes s’envoleront bientôt pour Paris pour participer aux Jeux Olympiques.

Il semble que le monde de l’haltérophilie se soit donné rendez-vous en Bourgogne-Franche-Comté cette semaine. Alors que Dijon accueille la délégation olympique bulgare, Besançon héberge depuis quelques jours plusieurs athlètes africains : des Égyptiens, des Malgaches, des Libyens, des Nigérians… Tous sont ont pris leur quartier à la Française de Besançon, le club d’haltérophilie bisontin. Ils y resteront jusqu’au 25 juillet, avant de partir pour Paris et d’intégrer le village olympique.

Les athlètes africains ont pris possession de la salle d’haltérophilie bisontine - Photo Xavier Ducordeaux
Les athlètes africains ont pris possession de la salle d’haltérophilie bisontine – Photo Xavier Ducordeaux

En attendant, ils s’entraînent comme des acharnés. C’est la dernière ligne droite. Alors la ville de Besançon et le club ont tout fait pour mettre les athlètes dans les meilleures conditions : « Notre matériel était vétuste, avec des barres de plus de 20 ans, raconte Agnès Chiquet, présidente de la Française de Besançon ; inacceptable pour un athlète olympique, qui risque de se blesser à quelques jours de l’échéance la plus importante de sa carrière. La ville a fait le nécessaire, et a racheté du matériel. Elle a également organisé les navettes pour aller chercher les athlètes à l’aéroport. Le club, lui, s’occupe de la logistique et de l’accueil sur site : « On a été parfaitement accueillis, confirme Tojo Andriatsitohaina, le coach de Madagascar. Nos conditions d’entrainement sont très bonnes, il y a tout ce qu’il faut pour bien se préparer. »

Rosina Randafiarison (à droite) sera porte drapeau de la délégation malgache à Paris. Avec son coach Tojo Andriatsitohaina, elle visera un top 8 dans la catégorie -49kg - Photo Xavier Ducordeaux

Rosina Randafiarison (à droite) sera porte drapeau de la délégation malgache à Paris. Avec son coach Tojo Andriatsitohaina, elle visera un top 8 dans la catégorie -49kg – Photo Xavier Ducordeaux

L’histoire des athlètes africains à Besançon a commencé il y a une petite année. La ville souhaitait accueillir une ou plusieurs délégations étrangères sur son territoire, intéressées pour venir s’y entrainer avant les Jeux. La Française de Besançon a saisi la balle au bond : « On a fait fonctionner nos réseaux. Et ce sont les délégations africaines qui se sont montrées le plus intéressées » se rappelle Agnès Chiquet. Un hasard ? Pas tout à fait. C’est à Besançon que David et Bernardin Matam ont fait l’essentiel de leur carrière d’haltérophile. Naturalisés français, mais nés au Cameroun, les deux frères cumulent à eux deux 9 Olympiades. « Un gage de sérieux et de confiance pour les dirigeants africains, qui savaient qu’en amenant leurs athlètes à Besançon, ils seraient en terrain connu » rapporte Agnès.

Agnès Chiquet arbore un large sourire : son club est heureux et fier d’accueillir plusieurs délégations africaines venues se préparer pour les Jeux dans sa salle - Photo Xavier Ducordeaux

Agnès Chiquet arbore un large sourire : son club est heureux et fier d’accueillir plusieurs délégations africaines venues se préparer pour les Jeux dans sa salle – Photo Xavier Ducordeaux

Alors que les athlètes égyptiens ont commencé leur échauffement, la délégation malgache termine sa séance. Concurrence oblige, ils se croisent finalement peu dans la salle. « Mais on échange en dehors des horaires d’entrainements. C’est enrichissant de voir comment les autres nations appréhendent l’évènement » avoue Tojo Andriatsitohaina. Enrichissant aussi pour le club. Les licenciés en prennent plein les yeux : « il voient ce que c’est que le très haut niveau. Ils regardent comment ils s’y prennent, comment ils s’échauffent. Ça va forcément tirer notre club vers le haut » se félicite Agnès Chiquet, qui avoue que durant les JO, elle aura forcément un regard bienveillant pour les athlètes africains : « Ce serait une petite fierté pour le club si un ou plusieurs athlètes décroche une médaille. Cela voudra dire que l’on aura fait du bon boulot. »

Place forte de l’haltérophilie mondiale, l’Egypte vise plusieurs médailles à Paris - Photo Xavier Ducordeaux

Place forte de l’haltérophilie mondiale, l’Egypte vise plusieurs médailles à Paris – Photo Xavier Ducordeaux