Samedi 10 août 2024 – La date est stabilotée depuis plusieurs mois sur les agendas personnels de Christiane Dotal et Stéphanie Commot, agentes à la Direction de l’orientation et des parcours professionnels (DOPP) de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Les deux collègues, qui partagent le même bureau et la passion de la course à pied, courront ce soir le Marathon Pour Tous des JO 2024.
C’est l’épreuve d’une vie. Une expérience unique. Le marathon olympique de Paris 2024 accueille 20 024 coureurs amateurs (10 012 filles et 10 012 garçons) sur un parcours inédit et original, qui fera honneur au patrimoine et à l’histoire.
Une préparation minutieuse
Lorsque nous les avons rencontrées pour la première fois, le 2 juillet dernier, Christiane et Stéphanie avaient parfaitement conscience de l’ampleur de la tâche et du travail à accomplir en amont de l’événement. Au programme de leur soirée, à J- 39, une dure séance de fractionné, dans la montée vers la Citadelle de Besançon. 6 blocs de 120 marches à monter, 4 blocs de 80 et 2 blocs de 50. Au total, plus de 1 100 marches à gravir en courant (voir vidéo ci-dessous). « Nous suivons un planning d’entrainement précis, explique Christiane. Il nous reste beaucoup à faire, du fractionné long, du fractionné court, des longues sorties de 2h45. On n’est pas au bout de nos peines. » Depuis, elles enchainent consciencieusement les sorties, sur la route, en forêt ou sur piste, pour varier les plaisirs. C’est difficile, parfois fastidieux, mais le jeu en vaut la chandelle. Donc elles s’en donnent les moyens.
Du jamais vu
« J’ai hâte. Bien sûr, Il y a les petits bobos habituels à gérer mais bon, ça va être foufou ! » s’enthousiasme Christiane avec des yeux brillants. Foufou mais aussi très difficile : ce marathon sera le plus dur de l’histoire des JO, un marathon qui « casse les codes », selon l’expression chère à Tony Estanguet, mais qui cassera aussi les jambes, avec deux montées, l’une au 15e kilomètre et surtout la seconde au 28e kilomètre, la côte du pavée des gardes, avec une pente à 12 %. Au total, 438 mètres de dénivelé positif attendent les fondeurs.
A quelques jours de la course, Stéphanie cogite un peu : « Je rêve au marathon, avec plein d’inconnues et de questions : que vont faire mes accompagnateurs ? Est-ce qu’ils vont pouvoir trouver leur chemin, profiter des animations ? Les amis, les collègues, les copains de la salle de sport me mettent une petite pression. Même le chirurgien qui soigne une petite lésion méniscale attend que je ramène la médaille ! Je penserai à eux pendant les moments durs ! »
La course se courra la nuit, de quoi émouvoir nos coureuses ? « Nous, on ne fait jamais ça. On aura déjà une longue journée derrière nous, avec le voyage en train, le dossard à aller chercher, les repas et la sieste à gérer, la tenue à choisir en fonction du temps… En fait, le stress vient plus de la logistique » s’inquiète Christiane. « De toute manière, ta journée sera pourrie au niveau sommeil. Les sportifs de haut-niveau te disent qu’en fait, tu ne dors pas ces jours-là. La fatigue, tu l’oublies, tu la ressens après » réplique Stéphanie.
Pas pour faire un temps
Pour ce marathon historique, l’organisation a annoncé que 25 % des engagés n’ont jamais couru sur la distance. Une particularité qui risque de donner beaucoup de travail au chauffeur de la voiture balais car la durée maximum de course est fixée à 6 heures. Christiane et Stéphanie possèdent des références bien meilleures, mais ne se trompent pas d’objectif : profiter du moment magique et revenir avec la médaille de finisher, qui vaut une médaille d’or. « Je n’y vais pas pour faire un temps. Bien sûr, je ferai au mieux, mais s’il y a une ou deux photos sympas à faire, je les ferai. Comme à Rome, où j’ai profité » explique Christiane. « Cela sera festif. Deux grosses zones animées seront installées, au 9e et au 38e kilomètres. C’est une chance de vivre ce moment unique dans une vie ! » ajoute Stéphanie.
Les deux collègues sont motivées comme jamais et connaissent la musique, avec chacune plusieurs marathons déjà courus depuis un an. Elles ont soigné la préparation, elles ont « fait du jus » durant les derniers jours, elles s’appliqueront à ne pas sauter les ravitaillements tous les 5 kilomètres. Y a plus qu’à… « Je me dit que je peux parfois danser jusqu’au bout de la nuit. Donc pourquoi je ne pourrais pas courir jusqu’au bout de la nuit ? » avance Christiane.