7 février 2024 –
 La petite ville de Brienon-sur-Armançon (89) accueille depuis quelques jours l’équipe de tir à l’arc du Liban. Une opération orchestrée dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Paris 2024, c’est bien sûr une grande épreuve sportive. Mais c’est aussi l’ouverture de la France et de ses territoires au monde, susceptible de faire naître de belles histoires entre les peuples. Celle qui débute depuis un an dans l’Yonne en fait assurément partie. Labellisé Terre de Jeux, le département dispose de plusieurs centres de préparation pour les Jeux Olympiques. Dont un équipement quasi unique en France : le pas de tir à l’arc de la Sentinelle de Brienon, avec ses 24 cibles permanentes, extensibles à 66 cibles lors des compétitions nationales.

Objectif Paris ?
Un site qui a tapé dans l’œil … du Liban. La Fédération Libanaise de tir à l’arc en a fait son nouveau camp de base, à moins de 6 mois des Jeux Olympiques. Une délégation de 6 personnes (3 athlètes, leur entraineur national, le président et le manager) ont posé leurs valises dans la petite ville de Brienon-sur-Armançon depuis vendredi 2 février dernier. Ils y resteront 10 jours. « On avait déjà reçu une première délégation de deux personnes en avril 2023, rappelle François Degrange, Président et entraineur de la Sentinelle de Brienon. On est en train de construire quelque chose avec eux, sur le long terme. »
Avec ses 250 licenciés, la fédération libanaise de tir à l’arc fait figure de petit poucet sur l’échiquier mondial. Paris 2024 pourrait être un déclencheur pour doper la discipline : « C’est compliqué chez nous, regrette Jack Tamer, le président de la fédération. On a peu de soutien. Notre seul terrain d’entrainement national était situé au port de Beyrouth. Il n’a pas pu être renouvelé après l’explosion d’août 2020. »
Dans l’Yonne, les archers libanais découvrent un site d’entrainement exceptionnel (voir encadré ci-dessous). Mais aussi un entraîneur de haut-niveau, en la personne de François Degrange. L’icaunais est chargé de faire progresser l’équipe.
Notamment Ismaël, l’espoir du pays. Déjà du voyage en avril 2023, le jeune archer de 19 ans était rentré transformé dans son pays : « François Degrange lui a fait changer sa posture, avance Patrick Tramer, l’entraineur libanais ; Ca l’a perturbé, il a beaucoup baissé son niveau. Mais aujourd’hui, il remonte. Ce deuxième stage en France doit lui permettre de franchir un nouveau cap. »

Archers libanais - Photo Xavier Ducordeaux

« Une expérience très riche »
Un cap qui pourrait le mener jusqu’à Paris ? Ce serait une première pour un archer libanais. Ismaël jouera sa qualification en juin à Antalya (Turquie) : « il est encore un peu juste, mais ses progrès sont fulgurants. On le voit de jour en jour. C’est tout à fait jouable » assure François Degrange.
Un président fier d’aider « un pays ami » à se développer : « Humainement, c’est une expérience très riche. » Qui risque bien de durer. Le Liban et la sentinelle de Brienon envisagent de sceller un accord de partenariat sur le long terme : « L’objectif, ce serait de pouvoir amener 6 filles et 6 garçons, pour créer une émulation au sein de l’équipe » imagine Patrick Tramer. On parle d’avril 2024 pour le prochain rendez-vous. C’est déjà demain.