Parmi les 27 000 spectateurs massés au Stade Pierre Mauroy de Lille, ce mardi 6 août, pour assister aux quarts-de-finale olympiques de handball féminins France-Allemagne et Suède-Hongrie, on décomptait 400 Bourguignons-Francs-Comtois invités par la Région.

Championnes du monde et championnes olympiques en titre, les Bleues du handball gagnent et plaisent. Le public ne s’y trompe pas, qui se presse dans les salles pour chaque représentation de l’équipe d’Olivier Krumbolz.
Parmi les très nombreux bénévoles invités de la Région à Lille, Emilie Buet, présidente du ski club Morbier Bellefontaine Morez (115 licenciés), explique à l’entrée du stade : « l’idée était de récompenser les membres du conseil d’administration de notre club. On avait demandé du handball et kayak, on a eu le hand, tant mieux. En plus, on tombe sur le quart-de-finale des Bleues, ce qu’on ne savait pas lorsqu’on a commandé les 1O billets. Merci à la Région ! » Elle et sa famille étaient en vacances en Bretagne et ne regrettent pas d’avoir fait le crochet par Lille sur la route du retour.

Les membres du ski club Morbier Bellefontaine Morez avec leur présidente Emilie Buet (4e en partant de la gauche) - Photo Christophe Bidal
Les membres du ski club Morbier Bellefontaine Morez avec leur présidente Emilie Buet (4e en partant de la gauche) – Photo Christophe Bidal

Christian et Jo Bescond, parents d’Anaïs, multi médaillée aux Jeux d’hiver et surtout championne olympique 2018 en biathlon, les accompagnent. Ils découvrent le grand frisson des Jeux d’été. « Nous  étions à Pyeongchang pour soutenir notre fille. Mais là, c’est nouveau, très différent. C’est en France, il fait chaud. L’engouement est supérieur. »
Une grosse heure avant le coup d’envoi, on commence à s’ambiancer aux abords du stade. Un supporter improvise un concours de pronostics : +2, +4, +8, pour les Bleues évidemment. Personne pour ne pas croire à la victoire des Françaises…
Lors de l’entrée dans le stade, c’est un choc pour beaucoup. L’arène est remplie jusqu’aux cintres, la sono crache à fond et l’ambiance est déjà électrique à 45 minutes du coup d’envoi et les 22O Bourguignons-Francs-Comtois y prennent largement leur part. Ils profitent à plein de l’opportunité offerte par la Région, une façon opportune de récompenser leur engagement associatif tout au long de l’année. Plus tard dans l’après-midi, d’autres dirigeants de clubs (environ 180) assisteront à la rencontre Suède-Hongrie.

 

Les Bleues jamais menées
Le début de match est verrouillé par l’ancienne gardienne bisontine Laura Glauser, qui garde sa cage inviolée pendant… 9 minutes, du rarement vu. Dans la foulée, ses coéquipières bleues prennent le lead. Elles ne le lâcheront jamais même si la sélection allemande s’accroche tant bien que mal, jusqu’à recoller au score à 20 minutes de la fin, de quoi inquiéter tout le monde. Mais le « Allez les Bleus ! » repris par les 26 548 spectateurs en transe (record mondial) regonfle les Françaises qui finissent en trombe. Tandis que le speaker continue de dérouler le répertoire qui va bien, de « poooooo po-po-po-po poo poooo » à « I will survive » en passant par le désormais culte « Dans les yeux d’Émilie » de Joe Dassin, le score remonte à +2 jusqu’à ce que Laura Flippes pose la cerise sur le Sunday à la dernière minute et dans un vacarme de tous les diables. L’apothéose d’une rencontre fantastique.
« C’est génial » s’enthousiasme Yves, qui en a pourtant vu d’autres en tant que membre actif de l’Entente Sportive Besançon.

 

Les Bleus ont pu compter sur l'incroyable soutien de leurs supporters tout au long de la rencontre - Photo Christophe Bidal
Le stade Pierre Mauroy a fait le plein ce 6 août 2024 et le public s’est montré à la hauteur de l’événement – Photo Christophe Bidal

« Le match s’est déroulé dans une ambiance folle ! On a eu la chance de battre le record en termes d’affluence pour un match féminin ! On sentait que les Françaises étaient au-dessus. Elles ont extrêmement bien géré les moments clés. J’ai envie de leur dire « « Faites-nous rêver encore en demi-finale face à la Suède jeudi » ! » résume Jeremy Masson, conseiller technique départemental de Saône et Loire, venu avec son président Sylvain Vialay.

Jeremy Masson, conseiller technique départemental de Saône et Loire (à gauche), et son président Sylvain Vialay - Photo Christophe Bidal
Jérémy Masson, conseiller technique départemental de Saône et Loire (à gauche) et son président Sylvain Vialay – Photo Christophe Bidal

 

Monique Yazzourh, trésorière du comité de Côte d’Or de karaté, rencontrée après la rencontre, se montre aussi enchantée. « Merci à la Région. Certains n’avaient jamais vu un match de handball. On ne regrette pas d’avoir fait tous ces kilomètres en minibus. Quelle ambiance ! C’était formidable. » Un résumé fidèle du sentiment général. Les Bleues ont mis le paquet et le public a été emballé. Vivement la suite !

Un grand monsieur

Il ne pouvait pas rater ça ! Lui, le passionné de hand. Le précurseur aussi. Michel Demouge, ancien directeur de l’école primaire de Chemaudin, est le grand artisan de l’essor du handball à Besançon. Accompagnée de sa regrettée épouse, Colette, et de ses quatre filles Martine, Joëlle, Annick et Marielle, il a construit les fondations du grand club bisontin. En tribune du stade Pierre Mauroy, il savoure le moment unique : « l’ambiance est formidable lors de ces JO. Les Français ont répondu de manière incroyable et même les sceptiques ont été convaincus. J’ai regardé tous les matchs, le niveau s’améliore année après année, ça n’a plus rien à voir avec le handball d’il y a 30 ans. Les filles sont professionnelles, les clubs sont mieux structurés. Je suis retiré des instances mais je continue à voir les rencontres car beaucoup de mes petits-enfants jouent à haut ou à bon niveau. »

La famille Demouge a vibré au Stade Pierre Mauroy - Photo Christophe Bidal
Michel Demouge (à gauche) et sa famille ont retrouvé à Lille l’ancienne grande gardienne bisontine Valérie Nicolas (devant, en blanc), qui compte 244 sélections en équipe de France – Photo DR